
Les Ouïghours
Si vous lisez ce livre, vous n’êtes malheureusement pas en train de lire une dystopie, “c’est ce que vit tous les jours le peuple Ouïghour”. Actuellement, le Xinjang tout entier est devenu une prison à ciel ouvert où les femmes sont stérilisées, les couples séparés, les familles brisées, où les populations n’ont pas le droit d’enterrer leurs morts, de choisir leur régime alimentaire et leur habillement. Ils ne peuvent pas se déplacer sans autorisation, ni quitter le pays. Les cimetières sont transformés en parking, la population est filmée dans la rue, leurs déplacements, conversations téléphoniques sont enregistrées, écoutées. Leur sang prélevé, leur voix enregistrées, leurs échantillons biologiques stockés. Les livres sont brûlés, l’histoire réécrite. Alors Laurence Defranoux, nous raconte l’histoire de ce peuple riche et cultivé, de son histoire et de la répression qu’il subit et qui, pendant soixante-dix ans, est resté sous les radars. Comme l’écrit l’auteure, elle a “voulu écrire ce livre pour expliquer les ressorts d’un des plus grands drames de l’histoire contemporaine qui prend ses racines dans l’Antiquité”. En 2022, des fuites de documents ont prouvé au monde entier la réalité de la répression. Aujourd’hui, il est impossible de savoir combien de personnes sont mortes en détention, ont succombé aux mauvais traitements ou ont été exécutées.
On ne ressort pas indemne de la lecture de cette étude saisissante qui fait froid dans le dos.
AMAURY – LIBRAIRIE GARIN